Si les travaux des médecins et
chirurgiens sur le corps physique sont reconnus comme essentiels et bons, si les
analyses et conclusions des psychologues s'ajoutent à ces travaux, et si le
pouvoir de la pensée juste vient également à leur secours, alors, et seulement
alors, nous entrerons dans une nouvelle ère de bien être...
Actuellement, les quatre groupes ci
dessous n'effectuent à l'unissons que très peu de travaux cohérents et intégrés.
Les médecins et chirurgiens
orthodoxes et académiques.
Les psychologues, neurologues, et
psychiatres.
Les guérisseurs mentaux, les
partisans de la Nouvelle Pensée, les penseurs d'Unité, et les Scientistes
Chrétiens.
Les disciples entraînés et les hommes
qui agissent sur les âmes humaines.
Lorsqu'il sera possible d'établir des
relations étroites entre ces quatre groupes et de les faire travailler en commun
pour délivrer l'humanité des maladies, on parviendra à comprendre le véritable
prodige de l'être humain. A l'avenir, il y aura des hôpitaux où les quatre
phases de cet unique travail médical et réparateur se poursuivront parallèlement
et dans la plus entière collaboration. Aucun des groupes ne peut accomplir une
oeuvre complète sans les autres ; ils sont tous solidaires.
Du fait que ces groupes sont
actuellement incapables de reconnaître ce qu'il y a de bon chez les autres
groupes qui consacrent leurs efforts au bien être physique de l'humanité, il est
à peu près impossible de donner plus d'enseignements spécifiques en ces matières
et d'en parler plus objectivement. Le lecteur se fait il une idée du mur de
pensées et de discours antagoniques contre lequel une idée nouvelle ou d'avant
garde doit se heurter ? A t il jamais pris au sérieux les formes pensées
agglomérées et cristallisées avec lesquelles ces idées (que je qualifie de
propositions hiérarchiques) ont à lutter ? Apprécie t il le poids mort des
résolutions anciennes et préconçues qu'il faut déplacer avant que la Hiérarchie
réussisse à faire pénétrer un concept nouveau et indispensable dans la
conscience moyenne du public pensant (devrais je plutôt dire non pensant) ?
Il est particulièrement difficile de
travailler dans le domaine de la médecine, car on aborde des sujets fort intimes
et la peur entre fortement dans les réactions des personnes que l'on doit
atteindre. Il faut beaucoup de temps et de précautions pour jeter un pont sur le
fossé qui sépare les notions anciennes et bien établies de celles qui sont
nouvelles et que la spiritualité exige. Chose curieuse, une grande partie des
difficultés se trouve entretenues par les nouvelles écoles de pensée. La
médecine orthodoxe est à juste titre lente à adopter de nouvelles techniques et
méthodes. Elle est parfois trop lente, mais avant d'incorporer dans les méthodes
et programmes d'études médicales un nouveau mode de traitement ou de diagnostic,
il faut en démontrer la justesse par l'expérience et la statistique. Les risques
encourus par les patients humains sont trop graves, et un bon médecin
humanitaire refusera de traiter ses malades en sujets d'expérience.
Toutefois, au cours des dernières
décades, la médecine a pris un essor prodigieux. Elle a joint aux diverses
sciences qu'elle utilisait celles de l'électricité, de la luminothérapie, et de
nombreuses autres méthodes et techniques modernes. Elle admet de plus en plus
les exigences de l'impondérable et le traitement du nébuleux si j'ose
m'exprimer ainsi et sait que ces facteurs jouent un rôle orthodoxe et reconnu
dans les plus récentes méthodes d'exploration des maladies.
Les méthodes des écoles mentales et des
cultes, tels qu'ils se dénomment eux mêmes à tort, ne se sont pas développées
aussi utilement, et c'est en grande partie de leur faute. Des écoles de pensée
telles que la Science Mentale, la Pensée Nouvelle, Unité, la Science Chrétienne,
la Chiropraxie, les Naturopathes, et bien d'autres nuisent à leur propre cause
par les vastes prétentions qu'elles formulent et les attaques incessantes
qu'elles lancent contre la médecine orthodoxe. Elles attaquent également
d'autres modes de secours dont l'utilité est démontrée ainsi que les
connaissances que les Académies de médecine et de chirurgie ont acquises durant
des siècles d'expérimentation. Elles oublient que nombre de leurs prétentions à
des succès souvent irréfutables peuvent se classer sous le titre général de
guérisons par la foi, et ce classement lui même peut s'effectuer correctement ou
incorrectement. Les penseurs académiques ont reconnu depuis longtemps
l'existence de telles cures, et savent qu'elles sont réelles.
Les cultes cités sont en fait les
gardiens de vérités nécessaires. Ils ont besoin avant tout de modifier leurs
voies d'approche et d'apprendre la valeur spirituelle du compromis dans la
période actuelle où l'évolution se développe. Leurs idées ne sauraient rendre
pleinement les services désirés en dehors des connaissances déjà données par
Dieu et accumulées par la médecine au long des âges. Ils auraient sérieusement
besoin de conserver trace de leurs nombreux échecs au même titre que des succès
qu'ils proclament bruyamment.
Ces succès ne sont d'ailleurs nullement
aussi nombreux que ceux de la médecine orthodoxe et des travaux bienfaisants
effectués par les cliniques des hôpitaux. En dépit de leurs erreurs et de leurs
maladresses parfois grossières, ces institutions soulagent considérablement les
souffrances et les maux de la masse des hommes. Les cultes omettent de préciser
ou même de reconnaître qu'en cas de maladie très grave ou d'accident le patient
est incapable d'affirmer ou de proclamer une guérison divine et se trouve sous
la dépendance de quelque guérisseur qui travaille sans connaître son karma.
Beaucoup de leur soidisant cures (et c'est également le cas pour la médecine
orthodoxe) ne sont des cures que parce que l'heure de la fin n'a pas encore
sonné pour le patient et qu'il se serait rétabli en tout état de cause, bien
souvent plus vite s'il avait eu recours aux soins d'un bon médecin.
Prenons le cas d'un accident sérieux où
le blessé fait une hémorragie. Quel que soit le nom de son culte, l'adepte sera
contraint d'avoir recours aux méthodes du médecin orthodoxe. Il appliquera par
exemple un garrot et prendra les mesures officiellement recommandées plutôt que
de rester inactif à regarder le blessé mourir faute d'être secouru par ces
méthodes. Lorsqu'il est en face de la mort, le membre du culte s'orientera bien
souvent vers les méthodes de secours connues et éprouvées. En général, il
appellera un médecin plutôt que de se laisser accuser d'homicide involontaire.
Il n'y a, dans ce qui précède, aucun
esprit de dénigrement, mais un effort pour mettre en lumière la solidarité des
nombreuses écoles de pensées orthodoxes, académiques, anciennes, matérielles ou
spirituelles, nouvelles, mentales ou faisant oeuvre de pionnier. Elles ont
besoin d'être réunies dans une vaste science de la guérison, une science qui
guérira l'homme entier et mettra en jeu toutes les ressources physiques,
émotionnelles, mentales et spirituelles dont l'humanité est capable. Les
médecins orthodoxes sont plus ouverts à la coopération que les néophytes du
contrôle mental des maladies, mais ne peuvent admettre que leurs patients soient
transformés en cobayes (n'est ce pas le terme que l'on emploie en pareil cas, ô
mes frères) pour la satisfaction des pionniers d'un culte désireux d'affirmer
leurs théories même si elles cadrent avec les faits déjà prouvés. La voie
médiane du compromis et de la coopération mutuelle reste toujours la plus sage,
et l'on a fort besoin actuellement de cette leçon dans tous les départements de
la pensée humaine.
Chaque question soulevée pourrait servir
de base à des discussions prolongées, mais ce traité ne s'y prête pas, car il ne
vise qu'à donner des indications sur les possibilités futures.
Il incite également à se méfier de la
manière dont les milieux métaphysiques abordent le sujet des maladies et de leur
guérison. Je prends la liberté de m'exprimer assez rudement à leur égard. Je
voudrais saper la confiance du public dans les modes de guérison relevant soi
disant du Nouvel Age, les méthodes des Scientistes Chrétiens, de la Science
Mentale, et de toutes les écoles de pensée qui traitent les maladies sous le
signe de l'affirmation affirmation de la divinité de l'homme et prétention que
cette divinité inhérente et innée garantit sa guérison. Cette prétention est un
mirage et une illusion, ainsi que j'ai déjà cherché à le démontrer.
La Science Mentale reconnaît avec raison
pour responsables de bien des maladies les émotions des hommes exprimées par
cette faible imitation de la réalité qu'ils appellent pensées. Ce groupe
s'efforce à juste titre d'inciter les patients à modifier leur comportement
émotionnel en vue de réagir envers la vie, les circonstances, et les gens selon
une orientation différente. Mais il a désespérément tort en croyant que cela
soit suffisant. Ignorant tous les processus scientifiques liés au corps
éthérique, les membres de ce groupe ne disposent d'aucune liaison entre la
nature émotionnelle et le corps physique. Il y a donc une lacune dans leur
raisonnement, et une faille correspondante dans leur technique, ce qui rend
vaines leurs activités, sauf sous l'angle du caractère. Lorsqu'ils réussissent
une guérison, c'est parce que le rétablissement du patient était prédestiné en
tout état de cause, mais ils ont contribué à un but utile en corrigeant un état
de caractère qui l'exposait constamment aux maladies. Ils n'ont pas opéré de
cure, et s'ils le prétendent, le guérisseur et le patient se font tous deux des
illusions. Or, toutes les illusions constituent des dangers et des obstacles.
Dans le monde moderne actuel, aucun
véritable système de guérison spirituelle n'est enseigné à ceux qui voudraient
être des guérisseurs. A défaut, on note un effort pour baser tout le processus
et les techniques employés sur un niveau purement mental, sur des systèmes
d'affirmation, des modes de prière, des stimulations de la volonté de vivre du
patient, et occasionnellement sur l'emploi de passes magnétiques ou hypnotiques
se rapportant au corps éthérique. On enseigne plusieurs formes de pensée
subjective appliquée, mais aucune véritable formule visant à une guérison
intelligente et probable. On ne recommande qu'une foi imprécise chez le
guérisseur et chez le patient, et une auto suggestion aveugle concernant ce que
devrait produire la reconnaissance et l'affirmation de la divinité.
Les agents du second rayon commencèrent
leur préparation vers l'année 1825, et s'extériorisèrent en force après 1860. A
partir de cette date, les grands concepts et les idées nouvelles, les idéologies
modernes et les arguments pour et contre les aspects de la vérité, ont
caractérisé la pensée moderne et provoqué le chaos mental actuel et les
nombreuses écoles et idéologies, avec les mouvements et les organisations qui
les accompagnent ; de tout ceci, sortira l'ordre, la vérité et la nouvelle
civilisation.
Vous
n'avez pas à vous identifier à une école quelconque. Chacune d'elles réalise une
tentative de la pensée humaine de comprendre subjectivement la nature et le
dessein de l'évolution humaine. Toutes ont partiellement raison dans leurs
conclusions, et toutes ont en grande partie tort ; toutes ne sont qu'une
préparation à la nouvelle prochaine école de psychologie qui sera l'aspect
distinctif du Nouvel Age.
Source: "Réfléchissez-y" - Association Lucis Trust
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