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Vagabonder à loisir
La Grande Voie est
large,
Ni facile, ni difficile.
Avec des vues
bornées ou des doutes,
La précipitation vous ralentira.
Vous y attachant, vous
perdrez le sens de la mesure;
L’esprit s’engagera sur une
fausse route. |
Ce passage est aussi simple que profond. Si nous devenons
trop ambitieux dans nos efforts d’évolution personnelle, nous perdrons
inévitablement la vue de l’ensemble et, en conséquence, nous serons tourmentés
par les doutes. Tendus, nous tenterons de progresser de force, mais en fait,
cette hâte nous ralentira.
Vous y attachant, vous perdrez le sens de la mesure ;L’esprit s’engagera sur une fausse route. Dès que nous nous attachons trop à la Voie, nous nous
égarons.
Incroyable, n’est-ce pas? Ce passage soutient que l’on ne
devrait pas trop s’accrocher à quoi que ce soit, ni même au Tao. N’est-ce pas là
pousser le concept de détachement un peu loin? L’évidence semble soutenir le propos du texte. S’accrocher
aux choses n’est pratiquement jamais une bonne chose.
La possessivité peut s’avérer être une qualité touchante,
voire essentielle, à la jeune mère envers son enfant ; elle peut se pervertir
une fois que bébé atteint l’âge adulte. La possessivité de sa mère pourrait
alors facilement compromettre les efforts d’indépendance du jeune – trop souvent
la possessivité tourne-t-elle l’amour en animosité.
Les gens qui, égoïstement, sans éprouver la moindre honte,
ne travaillent que pour eux-mêmes sont bien sûr toujours possessifs. Ils vivent
pour posséder, et ils tentent de partager aussi peu de choses que possible.
S’ils partagent, ce n’est que pour améliorer leur propre situation. Suspicieux,
envieux, sans cesse demeurent-ils à l’affût de rivaux potentiels qui pourraient
leur arracher quelque profit ou honneur.
Ce qui est déconcertant, toutefois, c’est que l’on puisse
rencontrer des gens qui consacrent leur vie aux bonnes causes et qui, en fait,
ne sont pas si différents de ceux qui travaillent strictement pour eux-mêmes,
sans vergogne. Ils traitent leur cause comme une possession qu’ils
garderaient jalousement à l’abri de potentiels rivaux usurpateurs. Leur trip
d’ego se distingue mal de celui de l’homme d’affaires qui a réussi par ses
propres moyens. À ce sujet, ce dernier fait quasiment moins montre d’hypocrisie,
car il ne présente pas son égocentrisme comme étant de l’altruisme.
Quel dommage que des gens vertueux deviennent souvent
victimes d’un ego ampoulé! Évidemment, ils agissent toujours pour le bien, mais
comme ils seraient efficaces, en particulier au niveau spirituel, s’ils ne se
centraient pas exclusivement sur une chose qui n’existe même pas : le Je!
Derek Lin.
Par contre, si on laisse vagabonder son
esprit à loisir, on pourra s'émerveiller de la richesse des informations qui
nous arrivent. C'est pourquoi le poème nous dit que la Voie vers la
connaissance est bien large. Si le vers dit que c'est ni facile, ni difficile,
c'est pour que l'on puisse se rendre compte que c'est en réalité en se "laissant
aller" en n'ayant pas de "vues bornées" et surtout de "ne doutant pas de soi"
que l'on arrivera à un équilibre bienfaiteur.
Bien souvent, dans les premiers temps de
nos expériences, lorsque nous obtenons un résultat positif, nous voulons
recommencer, plus vite encore pour avoir plus encore. Cette précipitation n'est
pas bonne. C'est en prenant les choses comme elles viennent on avancera.
La précipitation ralentira.
Aussi souvent, lors
que nos pérégrinations spirituelles, nous nous attachons à ce sentiment de
bien-être que cela nous apporte. Nous ne voulons dès lors que du positif.
Ceci n'est pas possible parce que non équilibré. Le positif n'existe pas
sans le négatif et inversement. C'est pourquoi le poème nous dit que l'on
perd le sens de la mesure et que l’esprit s’engage sur une
fausse route.
Le positif et le négatif ne font qu'un!
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