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Bruno Coppens

Au cours de mes tribulations, à une certaine période, nous avions déposé notre nid dans le district de Tournai, ville ancienne de notre petite Belgique. Je ne pouvais pas savoir qu’un mec de mon âge qui habitait à quelques enjambées de chez moi, était réellement bourré de talents. J’aurais bien aimé te rencontrer Bruno, on se serait bien entendu nous deux ! A défaut de pouvoir reculer dans le temps, allons plutôt de l’avant et découvrons ce que tu as de beau en toi. Qu’il faut être sensible pour torturer les mots de cette manière ! Quel esprit tordu dois tu posséder pour mélanger tous ces mots qui font de notre langue une des plus belles du monde !

Quand je t’entends, je t’écoute délicieusement. Je me tais, j’écoute, je savoure. Je ne ris pas de tes pitreries. Si je riais, je n’entendrais pas la suivante.

Quand je lis tes textes, je les lis tout haut, comme une dictée … pour comprendre tous les sens de tes lexies ! Quel délice !

J’ai été triste aussi pour toi. J’aurais voulu aller voir ton spectacle à Soignies. Mais les gens avaient boudé ton spectacle … Je me suis dit que c’étaient les sonégiens qui ne savait pas ce que tu valais. Ils ne se rendaient pas compte de l’envol que tu prendrais. Ils en sont resté à Gigi Lionel sans doute … J’admire ton courage, ton intelligence simple, ton amour de la langue.

Sais-tu comment les gens te définissent ?

-         Modeste et original troubadour de la langue

-         Il joue sur et avec les mots, saute sur les règles et décoince la langue française

-         Jongleur du vocabulaire, équilibriste des mots, « néologicien » de renom

-         Des mots qu'il adore faire virevolter, danser ou s'entrechoquer

-         Ses jouets sont les mots. Il les lance dans tous les sens, les dérange avec ironie, les allie en complice, les transforme effrontément. Ce délieur de langue nous tire à toute vitesse dans sa tour de babil, sans perdre le fil de ses idiomes, nous laissant sans voix devant tant d'enthousiasme

-         Un hurluberlu sympathique qui nous entraîne dans les méandres de son délire verbal. Au-delà du calembour qu'il utilise allègrement, il manie l'art du conteur avec une certaine dextérité. Il passe du coq à l'âne avec une facilité déconcertante et le plus surprenant, c'est qu'il réussit, on ne sait trop comment, à nous amener à le suivre dans l'enchaînement de ses histoires abracadabrantes

Et puis moi aussi, j’ai une maman néerlandophone et un papa francophone. C’est peut-être pour cela que je ressens si bien tes élucubrations ? J’aime la sonorité que tu mets dans les phrases, dans les mots. J’aime à devoir réfléchir pour comprendre ce que tu dis. Il ne faut pas manquer une parole sinon, c'est un jeu de mot au complet que l'on perd.

Alors pour tout cela, j’ai voulu te mettre à l’honneur, toi Ambassadeur Belge de la contrepèterie francophone ! Parce que je suis fière de toi !

 

 

Bruno, qui es-tu?

Bruno Coppens est né à Tournai en 1960. Après des études à Louvain la Neuve (philologie romane) il fait partie d’une troupe théâtrale estudiantine. Comme il est intelligent, cet homme là il parfait son hobby par des stages de comédien.

En 1982, ses copains le poussent à participer au festival du rire de Rochefort. Sans se douter un seul instant qu’il avait de réelles capacités zygomatiques, il obtiendra, presque malgré lui, le prix du public et le prix de la presse.

Mais moi, je fais sa connaissance par la télé. D’abord avec les dialogues un peu piquants de Monsieur Virgule dans « Ici Bla-Bla » et puis surtout avec « des pêches » (les dépêches) dans l’émission déjantée d’Hervé Meillon : Il y en aura pour tout le monde. C’est après que j’ai écouté la radio nationale pour l’émission du« Jeu des dictionnaires » et pour la « Semaine Infernale » forcément.

En 2001, il calquera La Fontaine en réécrivant ses « fables » en compagnie d’Amélie Nothomb, de Jean-Bernard Pouy et de Pascale Fonteneau pour un « délire verbal » ! Par la suite, il en créera un spectacle : « Le marchand de fables va passer ». Succès phénoménal, bien sur. Freud prend la place de La Fontaine, les nouveaux philosophes y trouvent leur compte et les branchés du Web ne se rendent pas compte qu’ils existaient déjà du temps des fables…

En 2003, dans le nord de la France à Tourcoing, le Zen lui monte à la tête de telle manière qu’il se doit de créer son bain qui va le refroidir un peu (et certains autres par la même occasion). Le spectacle « Bain Zen » est né. C’est un délire verbal et visuel. Avec Eric De Staercke, ils sèment ensemble leur grain de folie. Enfin une manière ludique pour faire comprendre aux gens que le bien-être est d’abord en soi. Merci Bruno de ton sens de l’observation qui montre du doigt ces imbéciles qui occidentalisent de concepts orientaux importants. Un vrai bonheur … à portée de bain.

En 2005, un autre délire. C’est la justice cette fois qu’il veut mettre sur la sellette. Du moins ceux et celles qui massacrent la langue française. Avec sa bande de copain, Bruno interprétera Impro Justitia, procès-spectacle dans une vrai cour de justice, celle de Nivelles. De Jean-Claude Van Damme aux SMS en passant par le langage juridique, il y en aura quelques uns qui passeront sur le banc des accusés.

Mais le saltimbanque des mots ne fait pas que cela. Bruno arpente toutes les scènes de la Vie : le Festival d'humour de Montreux, les Journées théâtrales de Carthage, le «Juste pour rire» de Montréal, … Mais il ne tourne pas que pour lui et pour notre plaisir.

Il communique son amour de la langue aux élèves, aux futurs adultes. Sur invitation d’écoles, il participe à des ateliers de créativité verbale démontrant à nos têtes blondes qu’il existe une manière ludique d’apprendre des choses et le français en particulier. Apprendre à écrire par plaisir, apprendre que le français peut être drôle !

Merci Monsieur Coppens !

 

Les citations de Bruno...

Bruno est incapable de faire des citations. Il doit bien trop s’expliquer, il a besoin de beaucoup de descriptions. La citation est bien trop courte pour lui. Une citation n’est pas suffisante.
C’est pourquoi, j’ai décidé de vous donner des extraits de ses textes, pour votre plus grand plaisir et pour le mien. Un petit conseil … lisez ces textes tout haut ! C’est un réel bonheur !

 

Tel le Roseau dans sa réplique revisitée au Chêne:

«Alizés ou bourrasques, ces secousses exquizes
font gazouiller l'oizillon oizif que ze suis...
ni loozer ni zéro, juste un zazou jazzant sur les ondées...»

 

La symFolie pastOrale

C'est un Oulipote qui croQueneaute la langue pour la BorisViander en petits morceaux savoureux et relevés.

C'est un Ouligan qui entre dans le chou de l'Acadhémiplégie française, celle qui défend Prose et Poésie avec le même grand P, celui qui permet de Poéter plus haut que son culte.

C'est un Don Quichotte dont le sang chaud pencha en faveur des mots aliénés par les adorateurs du Saint-Axe, de l'Ordre-aux-graphes et les défenseurs de la gangue française.

Mais ça suffixe car voici que surgit ce Don qui s'shoote au sang des sons qui sonnent, lui qui, enfant de Rabelais et de son Gargantua, planta cruel ses crocs dans le carcan étriqué du vocabulaire pour faire pisser de bonheur un empire des sens trop longtemps contenu.

C'est un idéconoclaste qu'a mis l'Saint-Sens, sens dessous dessus, sons déçus des sens.

C'est le docteur Jivaro de l'opération chirulexicale qui enfonce dans la polygrotte ses doigts d'homme aux crocs-mignons pour extriper l'escorde vocale et plonger dans le vif du sujet perdu sans ses attributs. "Ah! Luette... gentille, la luette... la luette, je te plumerai !" Il prend alors les mots à la gorge, "Glose toujours, tu m'intéresses", et il leur fait cracher le sang. Le sang des mots.

Verheggen a appris à lire... Non pas lire les mots mais DANS les mots, comme, avant, la pythie lisant dans les entrailles des poulets...

Un ergot-thérapeuthe quoi !

Il lit dedans, dans ces mots qui se sont totalement livrés à lui. Faut dire qu'il sait s'y prendre pour les apprivoiser, les encageôler...

Lui, premier prix de tapinage artistique, il les a dragués, les mots...

Il s'est frotté à eux, tous p'tits frottis, tutti frutti.

Et comme un gosse caressant la lampe d'Aladingue, il les a ensocelés et il en sort cela !... Un jeyser sulfurieux, une hémorragie jubilatoire, une fulgurance charabiesque !

Taratata ! C'est l'ouverture de la symphonie du Branle-Bourgeois...

Comme si la langue rendait l'âme... L'âme-son dans un corps en pleine joui-sens !

De notre langage congelé, il en sort d'exquis mots.

De la littérature au lit tour à tour, il couche les beaux atours des mots dressés là sur le bout de sa langue.

Sans jambage, sans bouger d'un iota, il dépiauta les voyelles...

enleva le O... puis enleva le A.

Du coup, ému par tant de sens-suavité, il en attrapa la langue rapeuse... Oui! Il rape ! Rape !... Rape à petits pas appâté par appâts épatants. Rap rap... Cadence techno-trop-niquée !

Ça chauffe ! Les papilles fondent leurs résistances et, quand le langage n'est plus sur ses gardes ni sur sa page de garde, il quitte son poste et en transe i's tord ! Wouah !

Sur la cordillère des ondes, le trip d'un voyage orgasmisé...

Comme ça l'excique à mort, il bande-son !

Alors, il entonne un chant. Il en entonne un, le chant d'Antonin. C'est l'Arthaudscopie de cet Antonin dont il est marteau et qui faisait lui aussi cracher le sang des mots, à gros brouillons, dans des accouchements douloureux mais libérateurs.

Comme un baillon d'oxygène, comme un boulet de sauvetage...

Faisant fi de la Powésie, Antonin Artaud préférait aux beaux beaux rythmes les borborygmes des langues crues. Il arrachait ces sons nouveaux à son corps dépendant.

Comme des cris de victoire mettant fin aux querelles intestinales et luttes tripales...

Verheggen dont la filiation nombrilicale en fait un homme Préverti prenant le Moreau par les cornes chevauche le langage et, à bribes rabattues, l'amène à galoper en transe en danse...
C'est un sagouinfre !
La pâte des mots, il la contre-pétrit et il nous fait saliver, lui qui de charme habilla son charabia...

 

La dictée des Balles Froides

Alors que l'Onu vient de voter la résolution 10227 imposant à l'Irak de respecter l'article 411 sinon... on passerait illico à l'article 412... Alors qu'en Turquie, le prix du m2 loué pour les bombardiers US annulerait d'un coup la dette du tiers-monde... Alors que s'épuise le stock de pom-pom girls envoyées par Bush pour soutenir le moral des soldats piaffant d'impatience au point que Colin Powell a accepté l'offre de la RTBF d'expédier la jeune choriste d'extrême droite qui devait représenter la Belgique au concours Eurovision... Alors que le prince Laurent a commandé pour son mariage un costume réversible: d'un côté, toile kaki en cas de guerre, de l'autre, ciré jaune en cas de pluie... Louis Michel, lui, vient de trouver la solution à la Belge: «Pour choisir entre la position américaine «Lançons la guerre à l'Irak!» ou la position européenne, appelée position du démissionnaire: «C'est pas moi qui ai lancé la guerre en 1er ! Talala...», je propose d'imposer la dictée du Balfroid à tous les membres de l'Onu! Tout pays qui commettra plus de 3 fautes n'aura plus le droit de voter pour ou contre l'intervention militaire en Irak!»

Tout de suite, Colin Powell demande combien de fautes de frappes chirurgicales sont admises.
L'Irak, ayant compris la dictée des «Balles froides», propose illico de brûler tous ses produits chimiques apparemment inoffensifs mais qui une fois emballés dans une couverture de la «DH» produisent des gaz toxiques capables d'anéantir tout le Texas!
Israël boycotte la dictée par anti-belgicanisme primaire.
La Chine met son droit de veto, la Hollande, son droit de vélo, craignant qu'en cas de guerre, les lourds avions US en se posant sur les tulipes n'enfoncent le pays sous le niveau de la mer!

Finalement, la dictée commence...

Liliane Balfroid frappe fort dès la première ligne, appelée «ligne de front» avec la phrase de Jacques Chirac: «Les petits pays de l'Est qui frappent à la porte de l'Otan ne franchiront pas tous le seuil de tolérance... sauf s'ils essuient leurs pieds en faisant eux-mêmes la carpette!» . Je reprends: «Les petits pays de l'Est qui frappent à la porte de l'Otan... non pas «grelottant»! De l'Otan! Virgule ...

Les deux ministres suédois des Affaires étagères, Mr Ik et Mr Ya quittent l'hémicycle. N'ayant pas eu de plan de montage de la dictée, Ik et Ya ont inversé les sujets et les verbes! «Si vous lisiez «la Libre» tous les jours et les rubriques de M. Dico en particulier, on n'en serait pas là!»

Liliane continua avec la phrase du célèbre comique troupier belge, Jacques Brol: «On ira où tu voudras, quand tu voudras. Je reprends on ira ... Le ministre irakien des Affaires étrangères applaudit: «Bravo! Nous aussi, on niera! Même les preuves sous le nez, on niera tout en bloc!» .

«Non, M r Star Trek Aziz, coupa Liliane, qui vraiment n'avait «bas l'froid» aux yeux... Non! Vous vous trompez de verbe! Ecrivez ce que je vous dicte! Dictée, du latin dictatus, dictatum ... Sylvio Berlusconi se leva, pensant qu'on l'avait appelé.

Le Vatican suggéra que, pour ne plus se tromper de verbe, on choisisse «Dieu» : le seul VERBE qui s'est fait chair pour sauver le monde... car «Dieu est amour».- Ah pardon, reprit Liliane! C'est clair et niet! Dans la phrase «Dieu est amour», Dieu n'est pas le verbe mais le sujet! Et amour, c'est l'attribut du sujet, reliés tous deux par le verbe «être» qui est un verbe copule.- Attribut? Copule?!?... Iconoclaste! Perverse, lancèrent les pays arabes! Tous quittent l'assemblée! Pauvre Liliane, quelle Odyssée!

Ensuite, Liliane corrigea les quelques copies qu'on lui remit. Dans le pool A, les gagnants: tous les pays de l'Axe du mal et la Corée du Nord. Comme personne ne s'occupe d'eux pour l'instant, ils ont pu tricher à l'aise, leur Grévisse ouvert sur les genoux. Dans le pool B, les autres pays avec bien sûr, Bush en cul de pool... Mais Colin Powell jura qu'il apporterait prochainement les preuves que Liliane Balfroid a un lien avec Al Qaeda!

Ben Laden fit parvenir une cassette vidéo avec sa copie: il avait commis cinq fautes, n'ayant pu s'empêcher de conjuguer tous les verbes au vindicatif présent: «La grammaire et l'orthographe sont des armes de reconstruction massive non répertoriées, c'est pas du jeu!».

Désappointé, Louis Michel se retire sur la pointe des pieds, ce qui finalement fait quand même beaucoup de bruit... La semaine prochaine, il tentera une nouvelle expérience pour éviter la guerre: envoyer Virginie lancer le dé à l'Onu. Bush prendra les chiffres pairs, Saddam, les impairs. Et alea jacta est!

 

La Grenouille qui se voulait aussi grosse que le Beef

Une Grenouille un jour aperçut au-delà de la grande mare atlantique un crapaud... Le crapaud américain à la peau tachetée de 50 étoiles! Rêveuse, elle voulut alors être aussi grosse que celui à qui appartenait le crapaud: le Beef. Celui-ci lança à la Grenouille:- Comment ça vase?- O Beef! Toi, le président des United Steaks...

Quelle puissance! J'aimerais...- Reste bien au bord de l'Otan, petite Grenouille.

Chacun doit rester à sa plage.- Non, se lamentable la Grenouille. Laisse-moi devenir Londres de ta main, Londres de ton ombre.... L'ombre de ton batrachien...- Arrête tes poésies! Allez, du Bellay!- Beef, je voudrais à ton image former les Etats-Munis d'Europe.- Grenouille, tu es mon amibe, tu le sais, mais là tu as les oeufs plus gros que le ventre.- Je rêve de coassance économique.- De croissance!- Non non. Les corbeaux croassent, les Serbo... croates et nous, nous coassons.- Mais tu n'es qu'une larve dans ta grenouillère. Moi, je suis le plus gros des requins, l'amérequin. De toi, je ne ferai qu'une Bushée.- Je crois, rétorqua la Grenouille, qu'on peut y arriver si on s'incruste assez.- Tu vas en crevette, oui! Ah ah, ricana le Beef.

Allez, salut, faut qu'GI!

Et il s'en alla, prétextant un rendez-vous dans son pré texan.

La Grenouille était plongée dans une telle transe atlantique qu'elle était dans tous ses états. Oh! Juste un petit tas d'états en fait, si peu nombreux qu'on pouvait les compter suédois d'une main.- Commençons par le coassement... De quel côté me gonfler? Au Nord vais-je? Ou alors, à l'Est? Est-ce tonique? Allez, enflons de partout!

Très vite, elle retourna voir le Beef:- Alors, suis-je aussi gros que toi?- Oh! Que non, dit le Beef.- Oural ou désespoir, petitesse ennemie, pleurait la Grenouille. Elle rassembla alors ses états et ils firent leur marché en commun. Hélas, pour payer à la caisse toutes ses commissions européennes, il lui fallait du liquide. Elle avait bien quelques comptes d'Espagne mais comme la Suisse faisait banque à part, son crapaud en Berne...- Tu veux de l'argent, ironisa le Beef? Achète le mien: le gros lard! Le gros lard américain est bien côté en bourse... Tu engraisseras vite...

La Grenouille était verte de rage. Elle fit un serment, le serment monétaire: `Un jour, nous prendrons notre festin en main autour du barbécu européen.´

Pour cela, la Grenouille se mit à pondre... De grands pontes! Tous des financiers, des gens d'argent comme Maurice Souman, Jean Monnaie, Jacques De l'or et Valériche Giscard. Et ce qui, à une grenouille, devait arriver, alevin: elle finit par pondre le moule aux oeufs d'or, l'euro! Alors là surgonflée, elle fit un grand feu d'artifice avec plein de tétards pirates et dit au Beef:- Regarde. Mon euro et ton gros lard, ça se vaut grosso moldau. Tu vois, nous sommes du même poids!

Le Beef s'en battait les côtes, de la côte ouest à la côte est. Alors la Grenouille se mit à manger tout ce qui se trouvait à sa portée... Pâtes, frites, paëllas, moussaka, samos Chypre, des boules de Grèce et toutes des choses dans ce goulash. Elle ingurgita ainsi 10, puis 12 puis 15 états! Elle retourna voir le Beef:`Suis-je assez grosse maintenant?´- Que nenni!- Et si je rajoute du lest? Quelques pays de l'Est? Ça ferait le compte?

Sirotant son double whisky, le Beef s'en rebattait les côtes, de la côte ouest alcootest. Alors elle pleura au bord de l'Otan...

Le projet de la Grenouille va-t-il crapoter? Même avec l'Angleterre, a-t-elle les Boyaux Munis pour enfler davantage? Va-t-elle laisser la Turquie en carafe? Prendra-t-elle des amphét? Vous le saurez la semaine prochaine en suivant la suite et fin des aventures intitulées: `La Grenouille se rebiffe!´.

C'est Valéry Giscin Testin qui s'occupait de ladite gestion. Dans sa tour de babelge, il jubilait:- Y'a pas de mal à se faire Dublin surtout que c'est Nicolas Gastrosie, ministre de... l'Intérieur... qui gère le transit des aliments venus de partout.

Nicolas Gastrosie avait quelques soucis. Il ne supportait pas les ingurgitans et ingurgitanes:- Comment voulez-vous que j'avale ceux-là? Restons glucides! Ces gens du transit doivent suivre leur destin, un destin frêle qui les prédispose à être rejetés de façon excrêmement ferme! Alors, avant qu'ils ne s'échappent par le tunnel sous la hanche, jetons-leur des pierres aux reins et, très lapidement, ils seront expulsés par le coccyde!

La Grenouille en avait des ballonnements. Alerté, le Beef sur la coste arriva et lança:- Ça ne va pas?

Le ricain ricane. Elle avait les crocs acides. Sa rage prévaut car, au fond d'elle-même, des problèmes, elle en avait jusqu'au-dessus de la dette: hernie fiscale, ulster à l'estomac et puis surtout la Grenouille faisait de l'hypertension. A force de s'étendre vers l'Est, elle est hyper tendue! Son ossature sature! La situation se Belgrade, ça sent l'Russi! La Grenouille u'craigne qu'elle ne vomisse et, tout le dessert, dégobille... et v'là dites vos stocks!- Mais tu enflais trop, reprit le Beef! Tous ces Etats! Quelle Géorgie! Tu Hambourg, tu en bourres mais tu veux t'étendre jusqu'où, hein? Et Hop! La Turquie! Et pourquoi pas demain faire une bouchée du Pakistan?! Hop! Et une escale hop! De l'Inde!... Afghan l'annexion de la Chine? Tu perds Kaboul ou quoi? Et pourquoi pas s'emparer des austres alliés, hein? Et puis tout le Grand Nord aussi, tant que tu y erres! Et pourquoi pas engloutir l'Amériche? Ici aussi, des Etats, y'en a un Bogota! C'est plus fort que toi, hein? C'est Maldif! Mais attention! Un Occident est si vite arrivé... Regarde, tu es déjà en phase terminable.- Laisse-moi.- Le moteur que tu as sous le crapot n'est pas assez puissant, Grenouillette.- Laisse-moi,'spèce de Beef-gadget.- T'es sur une voie de gavage!- Laisse-moi me gonfler.- Sagouinfre!- On dirait que ça te gêne que je devienne imposante.- Mets-toi à Grenou, la grosse. Le maître du monde, c'est moi!- Quoa, répliqua la Grenouille? Tu veux me museler?- Museler, s'étrangla le Beef en faisant le signe de croix. Ne me parle de musellement. Si je pouvais en finir avec tous les musellements de la terre! Les supprimer une bonne fois pour tous et imposer mon Dieu, une foi pour tous. Ah ah!... Youkadi, al Qaeda, sur le cheval de mon papa! Il a vengé trop de blé, il a le nez tout pelé! Ah oui! Si je pouvais le tabasser cet Oussama, qu'une bonne `beigne l'atteigne´... Alors je serais le maître boeuf de l'univers.

La Grenouille comprit alors que le Beef voulait aussi grossir comme elle... Mais comment rivaliser?

Son esprit est guerrier, son âme est rixe.

Le Beef se marrait, la Grenouille se mirait, son rêve se mourait, semblait s'écrouler comme un château de carpes. Elle ne sera jamais aussi grosse que lui... L'avenir pour tous deux est un record à battre.

Pour le Beef, c'est le record des victoires sur l'axe du mal afin d'avoir la suprême assise. Pour la Grenouille, c'est celui du plus grand nombre d'Etats à réunir tout autour de l'Otan.

Ce record, le Beef va-t-il le battre? Est-ce que la Grenouille battra le sien?

Vous le saurez en suivant régulièrement les aventures de la Grenouille qui se voulait aussi grosse que le Beef...

  

Lettre à Saint-Nicolas

Cette année, j'veux qu'un truc: du chocolat! Mais beaucoup, pasque le chocolat est un gentil-dépresseur et moi, je suis gentil-dépressé. D'abord pasque je croyais que t'existais pas! En classe, ma copine Victoria, elle a posé un bisou sur un crapaud qu'on allait disséqueter: y'a pas eu de prince charmant! Les adultes, i'racontent que des mensonges! Du coup, je pensais que toi aussi... Mais t'existes pour du vrai! J'ai même vu dans les livres où t'étais né!

D'après l'atlas de géchographie, t'es né en Asie mineure. C'est pour ça que t'es l'ami des enfants: l'Asie mineure! Mais, cette région, c'est la Turquie!?! Donc, t'es turc, St Nic?!? C'est pour ça que tu viens chez nous la nuit parce que les turcs, i'peuvent pas entrer en Europe, pas avant 2034! Et ta barbe, c'est pour qu'on voit pas ta tête de turc? Le turc, c'est le book hémisphère de la commission europaïenne qui a si peur des islamystiques. Pourtant, t'es plus gentil que l'autre barbu-là qui fait des video-gag rien que pour embêter Georges Bush II: Ben La haine.

Dis, St Nic, t'as tes papiers au moins? Parce que sinon, Kruel De Gucht, i'va t'envoyer au placard, c'est le ministre des affaires étagères. Et puis tention! Passe pas par Anvers! Y'a plein de méchants qui sont sépare-racistes là-bas. Même qu'ils se sont déguisés. Le chef a enlevé son grand méchant look et il veut passer pour le: "Capitaine Vlaams! Capitaine Vlaams!" Ne l'écoute surtout pas! Mais maintenant que j'sais que t'es vrai et vraiment l'ami des enfants, St Nic, je veux que tu sois notre Saint-Nicaliste! Et je vais me St Nicer dans ton Saint Nicat!!

Oh! Je sais qu'il y a déjà les droits de l'enfant mais je veux pas de droits, moi, je veux des bonbons, des trucs sucrés! Seulement, y'en a une qui est pas d'accord! Et toi qui est le St Nicaliste, patron des écoliers, tu vas aller lui dire à elle, la ministre Marie Araignée qu'elle est plus la bien velue depuis qu'elle a mis ses pattes sur mon distributeur de coca! Comme si le coca était à fuir comme un pepsiféré! La classe déprimaire, c'est vraiment déprimant!

T'imagine! Les adultes, i'peuvent polluer avec leur oxyde de cambrone, pas signer l'accord du Kilotto et moi, un papier jeté à terre et j'suis bon pour l'athénée Jackpot! Les grands peuvent tuer des irakbiens et des côtes ivauriens et moi, un coup de pied, paf!! J'suis plus puni que Milosévice! Les grands coupent l'espoir en deux et moi, je dois manger une pomme bio tout seul jusqu'au bout? Ils font la guerre et nous, on doit faire la paix? Mais c'est le monde à l'enfer!! Si les enfants doivent être ce que les parents sont même pas capables d'être, j'ai pas le gabarril pour supporter, c'est trop lourd pour mes fraîches épaules, St Nic! Et la crise sur le gâteau, c'est quand je rentre chez moi! Comme parents, j'ai une mamangoissée et un père hâtif! Que des ordres: «Peux pas!» «Peupa manger au Quick!» Ca c'est depuis que papa a vu qu'en Amériche, y'a plein de gens grobèses genre Michaël Moore, «l'enculeur de Bush» comme dit mon Papy qu'on a mis dans un immobile home pour être sûr qu'i'parte plus jamais... Peupa mettre de gel douche pasque c'est plus mieux le savon de Marcel...

Peupa chiquer comme Laurence Bimbo... Peupa bouffer le matin des cérégales à cause que dans les boîtes de corn flasques, i'mettent des Hommes GM! Les Hommes GM, c'est des Ogrrrranismes déchaînétiquement horrifiés et i'm'haïssent! I'm'haïssent transgénique! Même qu'ils peuvent détruire mon capital santé en me filant des gastroenterribles. Peupa... Peupa... Les jours où mon papa s'appelle mon Peupa, je fais pipi à côté du popot. Alors mon Peupa, i'en peut plus, i'fait Pan Pan sur mon pepet et je pleupleure, St Nic.

A la maison, j'ai envie de mettre le feu aux poutres. Je veux m'enfouir dans un trou de mémoire, dans un grand trou noir. Un grand trou noir, oui, pour qu'ils m'oublient tous un peu, qu'ils me lâchent les baskets! Un grand trou noir perdu dans l'espace pour quitter le système scolaire... Dis, tu m'emmènes, St Nic? On ira sur la planète Mars! J'adore les Mars et j'en boufferai des tonnes. Même que mon papatonnerre, i'pourra plus papatonné! On va tous les St Niqués, St Nicolas! Allez! A la lune, à la 2, à la 3!

 

Nicolas Sarkozy, le jardinier

France: Nicolas Sarkozy frappe fort! Après la diffusion mensuelle dans le JT de 20h des chiffres de la délinquance, voici dorénavant le bulletin météo de la sécurité: `Bonsoir. Demain, après dissipation des bandes de brutes, l'ordre devrait briller sur fond de ciel bleu marine, comme la couleur de l'uniforme de nos amis policiers. Quelques nuages lacrymogènes devraient permettre de belles éclaircies dans tous les centres villes qui souffrent de la présence de prostituées et de clochards. Il n'y aura pas d'éclipse scolaire: les étudiants en vadrouille seront ramenés de force en classe. La Corse, malgré quelques feux de paille dispersés, ne dépassera pas la barre de la tolérance zéro...´Le taux de délinquance est en baisse partout avec, bien sûr, quelques bavures saisonnières: 3 à Marseille, 2 dans le Nord et 5 à Paris... Couvre-feu à 21h30, qu'on se le dise.´

La maxime du jour: `Dans la rue, plus d'imprévus! Vous avez toujours un garde à vue!´.

Ce bulletin météo vous a été offert par Nicolas le jardinier. Il ratisse large, arrache la chienlit, pulvérise les sauvageons pour que la France demeure ce coin de paradis sur terre où il fait si bon survivre...

  

L’amour nous noue

Voulez-vous que ce dévolu de velours évolue entre nous en volutes de volupté car vers vous s’évertuent mes vertus d’éperdu?
Cet amour que je vous... voue, cela nous... noue, voyez-vous, plus que tout.
Savourez-vous ces aveux fous ou foulez-vous de nos frous-frous mes vues sur vous pour vous trop floues?

Je joue au loup, au loup voyeur, je loue chez vous ce goût d’ailleurs, je nous vois partout louvoyer, je veux ne plus vous vouvoyer.

Je te tutoie et tu te tais!

Mais pourquoi toi, me toises-tu?

Dois-tu douter de tout?

Tu tâtes du doigt l’état de mon moi et mon tas d’émois. Ta frimousse fit mouche Ton minois me noie mais de toi à moi, je te dis nous car je préfère à tu et à je... nous!

Cet amour que je vous voue, cela nous noue, voyez-vous, plus que tout. Mais cette moue sur vos joues, ce flou filou me rend fou.

Vous, et vos atours, me hantez.

Avouez-moi votre amour enchanté...

Vous dénoueriez mes affreuses affres à fredonner cet aveu vrai sans à-peu-près car si vous, à votre tour, mentiez, je mourrais d’un amour tour... men... té!

Cet amour que je vous voue, cela nous noue, voyez-vous, plus que tout. Mais je touche à tout, vos doux atouts, jouet étrange se met en joue.

D’être enjoué m’en voulez-vous?

Mon moi, du coup, s’émeut pour vous, en vous se meut, s’aimer c’est mieux! Et vos dessous en sus suscitent des vices-à-vie! Car même si les vertus sévissent c’est viscéral, le vice s’immisce, sévissent les râles...

D’être en vous, suis envoûté.
M’en voulez-vous d’être enjoué?

Cet amour que je vous voue, cela nous noue, voyez-vous, plus que tout.

 

Bain Zen....

Nouveau délire verbal et visuel de Bruno Coppens qui s'attaque cette fois ...au bonheur ! A travers des personnages hauts en douleurs, il nous ouvre les "portes des 3 bonheurs " :

  1. bonheur matériel : Vive l'immondialisation!,
  2. bonheur spirituel : Vive les philosophies orientables !
  3. bonheur sentimental : Vive l'amour en "time-chéri"!

 

1,2,3 J'ouvre mes chakras - 4,5,6 Vive la catharsis!

Venez ouvrir vos chakras en compagnie d'un homme qui a décidé de réharmoniser le monde ! Nageant entre Ying et Yang, Thaï-chi-chouan, Feng Shui et sushi quanti, notre héros a eu une révélation: il est une "source d'énergie positive" dont les ondes vous rempliront d'un bien-être que, par ricochet, vous répandrez autour de vous ! 

Alors si votre vie est en phase terminable, si vous avez de la suie dans les idées, plongez tout de fuite dans ce bain zen !  Incarnant tour à tour le couturier cynique d'un défilé de langues de bois, un metteur en zen hyperexalté, le foetus écoutant sa mère lui décrire le monde extérieur, ..., Bruno Coppens balaie les idées recluses, égratigne le gratin et chambouleverse les mots pour trouver une réponse à l'angoissante question: "Mais comment échapper au bonheur ?"

 

C’est quand qu’on va où ?

Père Missif et Mère Veilleuse sont sur un radeau. Ils tanguent. Ils ne reconnaissent plus leur enfant… «Où est-il notre enfant-roi ? Notre bébé, notre allaité royal !» Il est devenu ado et il a un compte en manque. «Quoi ? Mais il a pourtant sa carte Banqu’ontaxe et Mister Crach ! Et puis il a toujours pu faire ce qu’il souhaitait ! On ne voulait pas de fils barbelé alors…» Alors, les parents disent oui à tout, de peur d’être jugés en cours de castration. Allô, maman Dolto ? Au lieu de chanter : «Caprices, c’est fini !», les parents l’avertissent : «Tu vas voir de quel bois on se sauve !»… À force de jouer aux transparents, ils se sont mis l’ado à dos. Silence radio. «Cher enfant, vous êtes en communication avec votre père. Laissez-moi un message après l’OEdipe…» Du coup, on compte sur l’école pour tirer les maux de la bouche de cet ado qui veut déchirer sa race : «L’école doit jouer son rôle ! Ils s’appellent des instits tuteurs, après tout ? Et puis, sinon, il ira faire deux, trois séances de thérapie. Les psys canalisent, pas vrai ?» Nouvelle démission… Pour jouer à gâche-gâche, il n’y a pas d’âge. L’ado est désenfanté. «Ah ! Les jolies colonies de carences. Merci papa, merci maman !» Ado blessant, ado laissé surtout, laissé à lui-même avec, pour cordon, un GSM : Grave Surveillance Maternelle. L’ado.com joue au «chat» et à la souris. Il parle avec le monde entier, pas avec ses vieux. «Fiston, tu me déchois beaucoup !» C’est la crise sur le gâteau ! Pour éviter la guerre, faut-il imposer la visite des inspecteurs de l’ONE dans les cellules familiales ? «Mais qui hait-il, notre garçon ? Pas nous quand même ! Après tout ce qu’on a fait pour lui !» On a fait beaucoup pour lui, c’est vrai… Une liste sans fin. Sans faim. Sans vrai désir en fait puisque tout fut assouvi illico presto. Est-ce en grandissant sur une voie de gavage qu’un enfant peut tracer sa route ? «C’est comment qu’on fait pour devenir un magnhomme ?»

 

Liens

Le site d'internet de Bruno: http://membres.lycos.fr/brunocoppens/

 

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